Fred Vargas — Sous les vents de Neptune

Publié: 30 juin 2008 dans Lecture

C’est ma première incursion dans le monde de l’auteure Fred Vargas, dont le véritable nom est Frédérique Audoin-Rouzeau, et de son commissaire fétiche Jean-Baptiste Adamsberg.

Adamsberg est un enquêteur atypique, souvent perdu dans ses pensées; il se fie à son intuition qui, en sommes-nous surpris, lui permet la plupart du temps de dénouer l’énigme.

Dans Sous les vents de Neptune, une nouvelle dans le journal au sujet du meurtre d’une femme à Strasbourg fait remonter à la surface des souvenirs douloureux pour le commissaire, des souvenirs qu’il n’a pas encore exorcisés. La femme, tuée de trois coups de poinçons en parfaite ligne droite, s’ajoute à une enquête personnelle que mène le commissaire depuis de nombreuses années. Il est convaincu que ce meurtre est un épisode de plus à mettre au dossier d’un fantomatique tueur en série.

Mais Adamsberg radote cette histoire depuis tellement d’années que plus personne ne le croit. Ce dernier meurtre, le neuvième de la série selon Adamsberg, survient 16 ans après le huitième, 16 ans après la mort présumée de celui qu’il a toujours soupçonné d’en être l’auteur. Le commissaire doit savoir ce qui se passe — est-ce le même tueur ou un disciple? — et il rouvre l’enquête.

De drôles de Québécois…
Une bonne partie du roman se passe au Québec, dans la région de Gatineau en particulier, où Adamsberg et son équipe reçoivent une formation sur les preuves génétiques de la part d’agents de la GRC. Il faudrait peut-être aviser Fred Vargas que les policiers ne parlent plus comme le faisaient les personnages des premières pièces de Michel Tramblay. On a l’impression que le roman se passe quelque part dans les années soixante.

Donc, une langue québécoise tout à fait caricaturale, malgré toute la bonne intention de l’auteure qui, il faut le dire, a quand même fait des efforts pour maîtriser notre parlure. Il aurait juste fallu qu’un Québécois fasse une dernière relecture pour corriger certaines inepties.

Des exemples? Amusons-mous un peu :

  • «Bonjour commissaire principal. Pas trop ébarroui par le voyage?» … Ébarroui?!? Est-ce que vous vous ébarrouissez souvent par chez vous?
  • «Alors barre-toi les mâchoires» … Un euphémisme pour Farme ta yeule!
  • «J’ai pas de porte de derrière et je parle sans détour» … eh ben, y’a pas de porte de derrière, j’en suis ben navré!
  • «Prends ce café, ça va te remettre sur tes quilles» … malheureusement, c’est en France qu’on utilise quilles pour parler des jambes.
  • Et une petite dernière : «Allez, viens. On va pas bégopper des heures sur les femmes.» … Bégopper? Même mon valeureux dictionnaire Bélisle, dans lequel je trouve souvent de vieux mots québécois, ne possède aucune entrée pour bégopper. Si ça vous dit quelque chose, faites-le-moi savoir.

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