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Tailor Made Fable est sûrement la véritable première occasion de voir émerger un groupe de notre région, La Nouvelle-Beauce, sur la scène internationale.
Bon! J’ai pris beaucoup de retard dans mes critiques de CD, alors j’y replonge. Malheureusement, ça commence mal…
Ce n’est pas facile de transformer en chansons des poèmes qui ont été écrits principalement pour être lus ou récités. C’est encore plus difficile quand on s’attaque à l’oeuvre d’un poète à la plume aussi particulière que celle de Gaston Miron.
Le compositeur Gilles Bélanger est sans doute le meilleur au Québec pour réaliser ce genre d’exercice. Collaborateur principal pour Chloé Sainte-Marie, il a créé pour elle de nombreuses musiques sur des textes de divers poètes. D’ailleurs, sur Douze hommes rapaillés, on retrouve une demi-douzaine de chansons préalablement endisquées par Chloé Sainte-Marie.
Cet album en est un qui s’apprivoise de plus en plus à chaque écoute. Au moment d’écrire ces lignes, je l’écoute pour une troisième fois et il me semble qu’il se bonifie, qu’il m’accroche de plus en plus.
Il faut savoir que la brochette d’artistes invités, de Jim Corcoran à Michel Rivard, en passant par Richard Séguin, Daniel Lavoie et autres, n’y sont que comme interprètes et non comme compositeurs. On peut se demander d’ailleurs qu’est-ce que ça aurait donné comme résultat final si on leur avait demandé à chacun de mettre un texte en musique. Il y aurait eu sans doute une plus grande diversité dans laquelle on aurait reconnu le style spécifique de chacun. Mais bon, ce n’était pas l’essence de ce projet.
Ma note : 7 / 10.
Personnellement, je vous conseille de vous procurer en priorité les CD de Chloé Sainte-Marie si vous désirez vous délecter de grands poèmes mis en chanson. Les reprises contenues dans Douze hommes rapaillés ne valent les originales.
Les albums de Chloé Sainte-Marie de notre discothèque personnelle :
Pour apprécier cette oeuvre, il faut vraiment se mettre dans le contexte pour lequel elle a été créée.
C’est l’erreur que j’ai faite lors de la première écoute, un soir de semaine, les écouteurs sur les oreilles en consultant le livret des paroles. Les conditions étaient telles que je ne pouvais me laisser imprégner par tout le sacré qui émane de cette Grand-messe. J’ai trouvé que les airs butinaient maladroitement entre le classique, la comédie musicale et le folklore. Le Kyrie me semblait cacophonique au point de ne pas comprendre les paroles, et tout le reste.
Mais aujourd’hui, par un petit dimanche tranquille, j’ai réécouté le tout en m’imaginant que j’étais dans une église, le son bien fort pour remplir l’espace et… la magie a fonctionné. Qu’importe de ne pas entendre les paroles du Kyrie quand les harmonies vocales vous transportent dans une autre dimension : le sacré. Je ne suis pas croyant; quand je dois assister à une messe, en respect des croyances de personnes disparues, par exemple, je ne sens pas le sacré, surtout quand les chorales locales massacrent les chants religieux. Mais cette Grand-messe, bien interprétée, me comblerait d’aise.
Seul petit bémol concerne l’Offertoire : Ave Maria. Je ne suis pas un grand fan des sopranos et il faut que l’interprète ait une couleur très particulière dans sa voix pour me séduire. Celle de Suzie Leblanc me fait grincer des dents. Je ne sais trop si c’est son phrasé qui me gratte le tympan ou son timbre de voix qui manque de profondeur, mais je ne m’y habituerai probablement jamais.
Il serait intéressant que Vigneault et Fecteau bonifient cette oeuvre en ajoutant les pièces qui sont spécifiques à un Requiem, une messe des morts. Elle pourrait alors être entendue lors des obsèques de personnalités québécoises.
Ma note : 7,5/10.
Être encore capable d’écrire des chansons et les enregistrer à l’âge de 80 ans, voilà qui n’est pas banal. On pourrait croire que Gilles Vigneault a tout dit, a tout chanté. Mais non, il a encore la plume agile (à Gilles!) et le mot juste (le mozus!).
On pourrait croire aussi que, rendu à cet âge, un album comme Arriver chez soi soit une sorte de testament, d’héritage laissé par un ancêtre. Au contraire, Vigneault nous montre qu’il est encore bien vivant, qu’il se colle à l’actualité et qu’il parle plus de l’avenir que du passé.
On sent sa préoccupation pour la protection de l’environnement, pour la folie de la vie moderne et de la technologie qui empêche les gens de prendre un congé pour l’âme et le coeur…
Mon coup de coeur, et celui de ma blonde, est la chanson Je n’ai pas cessé de t’aimer. Une chanson d’amour qui tire des larmes de bonheur. À elle seule, elle vaut la peine de se procurer cet album qui offre, en prime, bien d’autres belles chansons.
Ma note : 8,5/10
Un nouvel album de Plume, c’est comme retrouver son chandail favori pour s’y emmitoufler, pour s’y retrouver bien au chaud. Pour moi, il ne peut en être autrement puisque ses chansons font partie de ma vie depuis maintenant plus de 30 ans… ça ne me rajeunit pas.
Le premier album vinyle de Plume que je me suis procuré était Pommes de route en 1975.
Plumonymes contient 17 chansons toutes nues, ne contenant que voix, guitare, piano et basse. On y retrouve de petites chansonnettes guillerettes comme il sait si bien les faire, et aussi des chansons plus poétiques et plus intérieures. Plume se livre sans artifice, laissant passer les moments où sa voix n’est plus aussi assurée qu’avant, comme si la confidence était plus importante que la note juste ou le timbre parfait.
Il n’y a pas vraiment de chansons qui se démarquent de cet album qui doit se prendre comme un tout. Rien pour faire les palmarès. Mais je suppose que ce cher Plume nous dirait : «J’m’en crisses-tu, moé, de pas jouer à la rédio!»
Ma note : 6,5 — J’enlève un point au fait que le CD ne contient pas de livret avec les paroles. Je maintiens que les artistes doivent récompenser ceux qui prennent la peine d’acheter leur CD en leur offrant au moins un livret qui a de l’allure.
Je ne m’épivarderai pas longtemps au sujet de cet album dans lequel Michel Rivard reprend ses plus grands succès accompagné par l’Orchestre symphonique de Montréal.
Je suis un très grand fan de Michel Rivard, mais malheureusement, cet album ne me plaît pas. La raison est simple : les arrangements symphoniques sont vieillots, avec une orgie de violons et des envolées qui enrobent les chansons de Rivard dans une ambiance mielleuse et sentimentale.
J’aurais souhaité, et de loin, des arrangements plus modernes un peu comme l’a fait Yannick Nézet-Séguin pour Pierre Lapointe sur l’album En concert dans la forêt des mal-aimés.
Alors, un faible 4/10.
Sur la pochette du dernier album de Daniel Boucher, Le soleil est sorti, il faudrait ajouter cette mise en garde : «Attention, le plaisir croît avec l’usage».
À la première écoute, il y a deux ou trois chansons qui plaisent immédiatement, dont Sans ma mie et Tel quel à vie. Puis, la deuxième fois, on en apprivoise deux ou trois autres, et ainsi de suite, jusqu’à adopter le CD tout entier.
Principalement acoustique, avec des sonorités qui rappellent parfois les années 1970 et 1980, Le soleil est sorti est une belle réussite, une oeuvre dans laquelle Daniel Boucher affiche une humilité qui lui faisait défaut dans le passé. Il a cessé de se prendre pour le plus grand artiste de sa génération, a pris de la maturité, et cela se sent dans ses chansons.
Je toujours cru que Daniel Boucher était comme un voilier avec beaucoup de voilure mais sans gouvernail. Tout indique qu’il a ralenti son allure, qu’il a appris à ne plus se garrocher dans toutes les directions au gré des vents, et qu’il sait maintenant garder le cap sur l’essentiel. Bravo.
Ma note : 7,5/10. Si je ne donne pas plus, c’est que Daniel Boucher aime beaucoup jouer avec la langue française, inventant des mots, des verbes surtout. Si on comprend bien ce que peut représenter «le vent qui vilebrequine», il arrive parfois que sa poésie soit impossible à comprendre. Il devrait cesser d’écrire des lignes qui se trouvent au troisième ou quatrième degré pour rester un peu plus à la hauteur de ses auditeurs.
Un de mes amis, grand amateur de musique devant l’éternel comme moi, connu sous le nom de code LabDan préfère que j’accorde une note aux CD que je critique dans ce blogue. Personnellement, ça m’énerve puisque je me dis que la critique elle-même devrait suffire à jauger mon appréciation.
M’enfin…
LabDan a profité de son dernier passage sur mon blogue pour me donner ses propres notes. Il a accordé la faible cote de 4/10 au dernier CD de AC/DC, ce que je trouve un peu sévère. Bien sûr, si l’on s’attendait d’y trouver de grandes surprises, le CD peut s’avérer décevant. Sauf que, personnellement, je me contente facilement que le AC/DC nouveau ne soit pas trop différent du AC/DC précédent. C’est comme un vieux chandail qu’on ne veut pas changer même s’il est troué, tout simplement parce qu’on est bien dedans. Alors, pour ma part, je monterais la note à 6/10, peut-être même que certains jours, selon mon état, j’irais jusqu’à 7/10.
Par ailleurs, je trouve que la note de 7/10 accordée par LabDan au CD de Mes Aïeux est correcte. Étrangement, si je ne bonifie pas cette note, c’est justement parce que le groupe n’a pas beaucoup évolué depuis le dernier CD. Même recette, mêmes thèmes, etc. Si, d’un côté, je me contente parfaitement que AC/DC n’évolue plus, je trouve que Mes Aïeux a les capacités, l’imagination et le talent d’aller encore plus loin. Ce CD leur fait faire du surplace, ce qui me désole un peu.
Sur ce, merci Dan de me laisser de petits messages!